Étienne Fouchet


Brise-lames


Crédits photo : B.Ménéboo


Plus d’infos sur :
www.etiennefouchet.com


Étienne Fouchet présente une version revisitée de «Brise-lames», sculpture créée à l’origine pour La Chambre d’Eau dans le cadre de «Watch this Space VII» (2013). Cette pièce est inspirée à la fois par la thématique de cette biennale, la
«Frontière», et d’un questionnement sur le milieu aqueux, qui avait spontanément mené l’artiste à aller vers les bordures naturelles que sont les
rivages, et porté son attention sur les constructions spécifiques de ces territoires, où, entre terre, ciel et mer, les limites sont indécises.

La verticalité de la présentation initiale interrogeait cette notion de
«limite» en se dressant face au regard et au corps tel un mur.
Aujourd’hui, l’horizontalité rappelle ses
«Stumbling blocks» (2009-2010), sculptures en formes de parallélépipèdes rectangles en résine colorée, oscillant sur leur bases bombées, comme
érodées par le ressac de la houle, dont le titre anglais évoquait à la fois les blocs massifs (brise-lames ou containers) et les pierres d’achoppements,
pierres sur lesquelles on trébuche, ces obstacles physiques particulièrement difficiles à surmonter ou à contourner, et - selon l’expression figuré - ces occasions de faillir, ces écueils graves, qui précédent l’échec.

La sculpture, comme le brise-lames, est une construction massive, sans
fondation ancrée dans le sol. Elle est conçue pour être capable de «mouvements»,
si le sol présente une instabilité ou si quelque chose vient la frapper avec violence.
Son centre de gravité se trouve dans la masse. L’oeuvre donne à voir ici
l’archéologie de son propre processus, dont les étapes sont visibles à la surface, dans une sorte de stratification géologique. Les couches successives
de résine polyuréthane banchée forment la surface colorée.

Les traces de coulées dessinent des lignes qui rythment l’avers de la pièce. Ce côté face apparait comme le palimpseste de la surface, sans cesse frappée, du brise-lames. C’est une surface sensible, qui aurait enregistré le fracas des vagues
successives, comme autant d’échos qui semblent résonner dans l’enceinte de La Chambre d’Eau.