Pascal Simonet


Migration landscape

Crédits photo : B.Ménéboo

Cet intitulé d’événement, Eclectic Campagne, au delà de son caractère festif, m’évoque à la fois les mutations paysagères en marche et le paradoxe des
résistances de positions entravant les flux migratoires.

Ce projet d’installation rend compte d’un temps présent problématique.
Il fait référence à ces tiers paysages (bordures grillagées de voies ferrées,
murs en guise de frontières, interstices clos de voies routières, d’anciens espaces agricoles délaissés et fortifiés etc…) qui sont aujourd’hui des éléments du
paysage traversés par des milliers de migrants.

Ces espaces interstitiels sont quasi invisibles parce sans réelle qualité, puisque parfois faits de broussailles et de grillages entremêlés. Ils n’en sont pas moins une
réalité à l’instar de la mutation encore plus discrète du végétal et des paysages qui,
à leur tour, migrent en raison de variations climatiques. Le titre de cette
installation Eclectic campaign : Migration landscape / landscape migration, est la continuité d’une série débutée en mars 2014 lors d’un premier projet de
monument en mémoire des migrants morts en mer méditerranée.
Il fait directement référence à cet état de simultanéité et de correspondance de la migration du paysage et de celle des espaces traversés par les personnes migrantes.


L’utilisation de gabions alignés, qui sont à travers l’histoire, à la fois des objets ruraux et des objets de guerre : grands paniers qu’on remplit de terre dans
les sièges pour mettre à couvert les travailleurs et les soldats, vont ici recevoir tantôt des branchages, comme gabions de sape, des troncs sectionnés de
palmiers Méditerranéens comme mémoire dès lors
inaccessible de lieux blessés et en mutation ou tout simplement des murailles pleines de vent soulignées par la seule couleur du danger …


Biographie

Né en 1957 à Nevers
Vit et travaille à Fayence (Var)
Pascal Simonet se comporte comme un explorateur de l’inaperçu. Cette démarche commence par ses promenades, dans l’espace contemporain, ni
exclusivement urbain, ni pleinement naturel. Depuis la fin des années 1980, il scrute, observe, dessine, parfois photographie, collecte des matières, des
morceaux de réalité, les laisse reposer, vivre et
évoluer dans son atelier. L’attitude créatrice de l’artiste est d’abord celle de l’observation puis celle de la retranscription des faits.